Historique


Fondée en 1996, l’Association Le Jardin d’Essai s’était fixé pour activité principale la publication d’une revue littéraire trimestrielle principalement axée sur la Francophonie.

A quatre ans de l’an 2000, l’ambition était de réaliser un travail d’inventaire, tout en ouvrant la porte aux jeunes créateurs. Une partie critique donc, qui demandait aux signataires d’envisager l’œuvre entière, ou un aspect de l’œuvre,  et non pas un seul ouvrage comme l’habitude s’en était peu à peu installée dans la presse. Une ouverture sur l’étranger était concrétisée par l’existence de correspondants.

En 1996, le comité éditorial est constitué de Simone Balazard, rédactrice en chef, Paul Braffort,  Claire-Lise Charbonnier, Franck Evrard, Yves Frémion et Josiane Joncquel.

Les correspondants à l’étranger sont : Bruxelles Emile Kesteman ; Casablanca : Marie-Louise Belarbi ; Lausanne : Janine Massard ; Londres : Sylvestre Balazard ; Montréal : Denise Boucher. La maquette de couverture est due à Elisabeth Gentet. Sophie Balazard est chef de fabrication et c’est Michel Fricker, aux Presses Littéraires à Saint-Estève, qui est notre imprimeur. Le Centre National du Livre nous accorde une subvention.

 

La partie créative est essentiellement consacrée à la nouvelle mais ne refuse ni la poésie, ni l’essai, ni surtout le théâtre.

 

La troisième partie, probablement la plus originale, est consacrée aux groupes d’écrivains, soit par régions, soit par écoles, et aux manifestations collectives. Il nous avait semblé en effet que la figure de l’écrivain solitaire était assez loin de la réalité, les écrivains étant très souvent amenés à se côtoyer, chez leur éditeur, dans les Salons du livre et dans tous les regroupements corporatistes ou esthétiques, Syndicats, Sociétés, Unions, revues et collectifs.

 

Enfin une quatrième partie, la première et la plus secrète puisque ne figurant pas sur la couverture, intitulée « JARDIN » devait prendre une importance de plus en plus grande.

Commencée avec le numéro 1 pour expliquer le nom de la revue d’après un Jardin d’Alger bien connu, elle accueillit, au fil des livraisons, des éditoriaux, des poèmes, des textes inclassables, souvent mais pas toujours en rapport avec le thème du jardin.

 

Cette ligne de conduite persista jusqu’à la fin en 2004 (quatre ans après l’an 2000, pour une revue qui avait commencé quatre ans avant), sauf pour le numéro sur Malte et le numéro sur George Sand, mais le champ parcouru se modifia quelque peu. Si l’on peut suivre jusqu’au bout le fil francophone (avec le numéro 23/24 sur la poésie suisse de langue française – avec le numéro 31 sur les Francophonies en Limousin), d’autres littératures sont considérées : la littérature maltaise avec un somptueux numéro bilingue franco-maltais ; la littérature occitane avec le numéro 25 de très haute tenue ; la littérature irakienne, pakistanaise, hongroise y trouvent également un écho.

 

Surtout la préférence pour le XXème siècle s’estompa au fur et à mesure, pour en arriver au numéro spécial George Sand semblant répondre à la question récurrente : Quoi de neuf ? par cette réponse peu prévisible en 1996 : la romancière la plus prolifique du XIXème siècle,  femme de théâtre, écrivain de l’intime, prosatrice inimitable, sésame pour le siècle français le plus littéraire, le plus politique, le plus proche de nous.

 

Et chemin faisant, il nous apparut qu’une des difficultés du Jardin d’Essai (dirigé pourtant par une jardinière), avait été de faire une place convenable aux créatrices. La domination masculine d’autant plus sournoise que, dans le domaine littéraire, elle est moins évidente, avait pesé sur nos choix. C’est à cette prise de conscience que nous devons la décision de créer une collection « Femmes artistes » pour essayer de faire mieux connaître toutes celles qui ont œuvré dans le domaine des arts.

 

Assez rapidement, en effet, la revue se doubla d’une autre production : celle de petits livres collectifs, de textes de théâtre, voire de récits poétiques.

 

Le premier livre collectif, nommé heureusement Apparitions d’après le titre de la première nouvelle, fut constitué de textes écrits par des auteurs ayant déjà publié dans la revue. Il fut suivi de Jardins du Monde, suivant un parti pris que l’on retrouvera dans les autres recueils : un thème (ayant généralement à voir avec la nature, mais aussi avec la ville- le jardin, nature civilisée, étant l’intersection des deux -), plusieurs auteurs laissés libres sur la forme de leur participation : nouvelle, poème, réflexion ou pamphlet. Apparitions s’étant plutôt mal vendu et Jardins du Monde plutôt bien, puisqu’il fallut le rééditer, il nous parut que c’était dans cette voie qu’il nous fallait persévérer. Quatre recueils suivirent, généralement bien accueillis, Villes au bord du Monde, Bestiaire du Jardin, Treizième fin de siècle et Rivières de France.

 

La collection Villes et nature est issue de cette première expérience, qui nous a fait rencontrer, outre les habituels amateurs de littérature, les passionnés de jardins, les urbanistes, les géographes. Les livres de cette collection ne seront plus forcément collectifs, ni par leurs auteurs ni par leurs sujets. Les monographies peuvent y trouver leur place à condition de garder toujours le souci d’un public large et non spécialiste.

 

Au fil des années, le comité éditorial subit quelques changements : en 1997, Mohamed Magani devint notre correspondant à Berlin et Denise Gellini entra au Comité. En 1998 ce fut Claudine Bertrand qui devint notre correspondante à Montréal. En 1999 René Hess entre au comité, et en 2000 Jean-Claude Roulet et Patrice Sanguy. En 2001, c’est Carine Toly qui nous rejoint et Amari Hamadène qui devient notre correspondant à Chlef ( Algérie). En 2001 Sylvestre Balazard, ayant quitté Londres pour Paris, devient responsable du Site Internet. Notre imprimeur reste toujours Fricker à Saint Estève,  malgré le décès subit et prématuré de Michel, son fils Jérôme  ayant pu reprendre l’entreprise grâce à sa compétence déjà affirmée.